Le temps arrêté // [Arrested time]

Abstract
L’histoire contemporaine de l’Algérie se divise entre une histoire dense de la période coloniale (et, surtout, de la guerre d’indépendance) et une période de l’Algérie indépendante qui n’existe pas comme champ de recherche pour les historiens. Dans un pays qui a connu une ouverture démocratique de courte durée il y a plus de vingt ans, l’histoire récente demeure entièrement verrouillée, malgré une demande sociale de plus en plus forte de la part des générations les plus jeunes. À partir d’une expérience concrète, cet article explore les conditions du travail des historiens du temps présent. Il analyse en particulier ce qui se joue dans l’interaction entre l’historien(ne) et les témoins, marqués les uns les autres – et à des titres différents – par des événements : émeutes d’octobre 1988, démocratisation des années 1988-1992, et surtout la guerre civile des années 1990.