Les temps de l’apocalypse parisienne de 1871 // [The times of parisian apocalypse in 1871]

Abstract
Les récits versaillais de la Commune de 1871 mobilisent les motifs et les trames apocalyptiques. L’insurrection est décrite comme une catastrophe inouïe, à l’égal de l’Apocalypse, événement par définition unique. L’incendie de Paris, inédit dans l’histoire des révolutions parisiennes, fait écho aux images bibliques, et nombre de témoins versaillais admettent avoir été saisis d’un bref vertige apocalyptique pendant la Semaine sanglante. Mais ces récits font aussi preuve d’une réelle capacité d’invention. L’usage du motif apocalyptique réside ici dans sa capacité à ne pas clore un cycle mais à conjurer la fin de l’histoire, à souligner la force de Paris et de son « mythe ». L’apocalypse imaginée et conjurée de 1871, contrairement à l’aphorisme de Malraux, « a un futur » : celui de la modernité parisienne.